Kaniki 2.0
- Cie Artmayage/Florence Boyer
- Environ 50 min
- A partir de 7 ans
- De 10 à 15
« Kaniki » (2018) est une création chorégraphique qui figure le drame des enfants réunionnais arrachés à leurs familles pour « repeupler » la Creuse. Comment se reconstruire à partir d’une migration forcée (sorte d’écho atténué de la traite négrière), d’un déracinement, d’une amnésie ? C’est en écho à cette déstructuration des enfances volées de La Réunion que Florence Boyer propose de déstructurer l’ADN cinétique de la danse maloya : il s’agit, ici, de déployer la puissance thérapeutique et spirituelle de cet art de vivre – héritage des luttes pour la liberté des Afrodescendants (Bantous et Malgaches) – sous des formes répondant aux enjeux contemporains.
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« Kaniki » aborde des questions de migrations, de déracinement, de perte d’identité en évoquant particulièrement l’arrachement des enfants réunionnais à leurs familles dans l’affaire des Enfants de la Creuse. La compagnie Artmayage développe un travail chorégraphique contemporain inspiré de la tradition maloya – danse, musiques et chants de La Réunion, inscrite à l’UNESCO – en parallèle du travail de recherche en anthropologie de la danse de Florence Boyer.
Kaniki désigne ici en créole réunionnais les « sales gosses » : des enfants perçus comme turbulents et miséreux. C’est cette condition de « misérables » que les pouvoirs publics de l’époque instrumentalisent pour justifier l’arrachement aux familles. Les kaniki sont construits à la fois comme des victimes et comme des menaces : des victimes d’un milieu familial défaillant, des menaces du fait de leur prétendu « surnombre » dans l’île.
Cette création de la chorégraphe Florence Boyer traite d’un trauma collectif qui a marqué l’histoire de La Réunion : la transportation forcée de 2.000 enfants réunionnais vers des régions métropolitaines comme la Creuse, de 1963 à 1982. Au cœur de la pièce Kaniki, les effets déstructurants de l’arrachement à la terre natale – le raturage de la mémoire, la perte d’identité – mais aussi, plus généralement, la quête de sens et les formes de reconstruction de soi chez les personnes déracinées. L’occasion pour l’artiste réunionnaise de faire à la fois œuvre de mémoire et œuvre de soin en portant à la lumière une histoire douloureuse, toujours méconnue en France. La danse comme figuration et transfiguration des maux passés en vue d’ouvrir l’à venir.
Après Charoy’ et Ravaz…sizèr lo swar, cette pièce complète un triptyque consacré à la construction de l’identité dans les mondes créoles. S’appuyant sur son travail de recherche anthropologique, Florence BOYER déconstruit la structure de la danse maloya afin de rendre compte de la déstructuration des familles, des corps et des âmes des enfants « transplantés ». Et par ce geste de déconstruction créatrice, elle esquisse un maloya contemporain qui rend hommage aux dimensions thérapeutiques et spirituelles d’une danse afrodiasporique née de la résistance à l’esclavage.
Le mot de la chorégraphe
« J’ai aussi voulu redonner à vivre, à travers ces chorégraphies, des moments qu’on a volés à ces enfants réunionnais déracinés….des moments d’allégresse, de jeux, d’insouciance…Enfin, j’ai pris la liberté d’imaginer et de laisser naître ce que peut être une mémoire de cette danse maloya qui se réinvente à partir d’amnésies, d’échos, de traces vécues pour laisser parler les corps. »
Florence Boyer
Léspas vidéo
Distribution
Interprètes Muriel Merlin Vidil, José Njiva Andrianantanaina, Régis Tsoumbou Bakana, Florence Boyer
Chorégraphe Florence Boyer
Technicien Lumière Stéphane Gaze
Dramaturgie Dénètem Touam Bona
Compagnie soutenue par le Ministère de la Culture et de la communication / Ministère des Outre Mers / DAC Réunion / Région Réunion / Conseil départemental de la Réunion / Mairie de Saint Denis / Théâtre Luc Donat / Cité des Arts / Lalanbik / Accueil studio – CDCN Touka Danses Guyane/ Accueil studio – CCN de Roubaix/Cheptel Alaïkoum Photo
Les autres dates
Public scolaire
- Vendredi 14 avril 2023 à 13:30
Tarifs
- Réduit : 10 euros | 
- Prévente : 12 euros | 
- Plein : 15 euros