Swaré séga ou la transmission d'un art de vivre XXe

• Environ 1h30
• Tout public

La renaissance du sega typik a surmonté les préjugés pour s’imposer comme musique nationale de l’île Maurice post-coloniale. Aujourd’hui classé sur la prestigieuse liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO, ce blues local a subi la répression coloniale, incluant la destruction des tambours (comme à Trinidad et Tobago). Il était un espace de « marronnage » de l’esprit, une contre-culture ayant survécu à et dans le fénoir (l’obscurité), comme disent les Réunionnais. Il a été un point d’ancrage de la construction d’une identité en opposition à la culture des oppresseurs dans la région des Mascareignes.

Adopté et transformé en une danse de salon par la société bourgeoise au début du XXe siècle, il faudra attendre des années pour que la voix d’un nouveau griot s’élève dans l’Océan Indien pour chanter le sega des origines. C’était la voix d’Alphonse Ravaton, connu comme Ti Frer, le roi du sega. D’autres suivront : la famille Cassambo, Nelson Ventre, la famille l’Intelligent, la famille Nelson, et tant d’autres. Leur sega, jugé trop vulgaire, ne passe pas sur les ondes de la radio nationale. Pour faire vivre leur art, ils organisent dans les arrière-cours et sur les plages les fameuses Sware Sega (soirées de sega). Parfois, cette musique venait clore les mariages des familles créoles à Maurice (d’origine malgache ou africaine) aussi bien que des familles hindoues dans les baïtka.

Les oripeaux de la honte qui étouffaient le sega ont été définitivement arrachés par la génération des années 80 et les gouvernements qui l’ont utilisé dans leurs campagnes pour construire une industrie touristique dans nos îles.

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Tarif

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